Rite de passage

Mercredi 17 juillet:

On se laisse se reposer jusque 9h00 même si les yeux se sont ouverts sur les multiples formes de feuilles éclairées par le soleil levant.

Après un nouveau déjeuner fruité, nous nous rendons à notre cabane qui se trouve à 7 mn à pied du lodge sur la colline voisine. Le chemin qui traverse la dense forêt à flanc de colline est heureusement toujours entretenu car sur mon terrain, on peut quand le temps le permet, téléphoner.

Nous nous avançons sur le chemin qui ressemble parfois à un tunnel percé dans la végétation enveloppante. Je passe en tête devant les filles avec la machette. Parfois des bambous obstruent le chemin. Cet outil me rassure aussi en cas de besoin. Chaska est derrière moi et Luna ferme le chemin, machette à la main aussi. Dans la jungle, Il est important de regarder où l'on met les pieds et les branches au-dessus de la tête. Et Dieu merci, j'ai gardé ces réflexes! A 30 cm de mon pied gauche, un très long serpent est étendu tranquillement. Aussitôt, je dis aux filles de s'arrêter et de reculer avec moi doucement. Le serpent ne bouge pas et nous avons le temps de l'observer. Il barre le chemin. Il est d'un vert presque phosphorescent et se confond avec les plantes voisines. Je sais que cette rencontre est de bonne augure. J'en profite pour le remercier de garder les lieux. C'est alors qu'il sort du chemin pour se mettre sur le côté. Nous attendons encore. Chaska à 6 ans voulait ramasser les serpents. Elle a grandit. Elle est définitivement plus prudente et observatrice. Je décide que nous continuions le chemin. Encore une fois, dans le subtil, le serpent m'entend et descend un peu plus en contrebas. En passant, nous pouvons toujours le voir. Le rite passé, le passage est libre.

C'était un "coral", assez toxique..:)

Quelques minutes plus tard, nous arrivons à la cabane. En 5 ans les insectes, le vent, la pluie et le soleil ontcérodé quelque peu la construction et les quelques objets laissés à l'intérieur. Mais cela reste une petite niche dans une nature prestige.

Quelques jours auparavant, un ami Hugo est venu réparer un auvant.

L'important est que ce terrain (1 ha) qui "m'appartient" s'ajoute à 8 autres parcelles privées constituant une communauté qui protège la Réserve de 300 Ha contre toutes sortes d'entreprises minières.

Les filles redécouvriront dans la cabane des trésors de leur enfance.

Nous redescendons au comédor, nous faisons un grand goûter et les filles se relaxent dans les hamacs de la salle.

J'en profite pour dessiner.

Vue du comédor à la tombée de la nuit: