"Ici et Maintenant"

Mercredi 10 juillet à 8h00 ( - 6 h):

La vue éclairée des Andes nous accueille.

L'émotion monte. Le voyage d'accès touche à sa fin.

Nous voilà enfin arrivées!

Dès la sortie de l'avion, ce sont les parfums du pays qui me reconnectent à son essence.

Par l'odorat je le reconnais aussitôt. Je me sens remplie d'un mélange d'eucalyptus, de terre chaude, de coca, de pierre ensoleillée. Mon pied touche le sol..Merci Pachamama!

Nous sommes à Cusco. L'air est frais. L'altitude est de 3400m. Une amie vient nous chercher pour nous emmener tout de suite à la campagne à 1 h de la ville. Elle nous invite dans la rondeur de sa maison entourée de douces montagnes. Nous connaissons bien l'endroit. Nos enfants petits ont beaucoup joué dans les herbes hautes et les cours d'eau. Avant une sieste bien méritée, je fais une offrande avec un kintu, 3 feuilles de coca, pour remercier les lieux et ses habitants. Nous sommes dans le village de Cai Cay. Ce qui signifie " Ici et Maintenant".

"Être reçues par l'Apu"

Jeudi 11 juillet.

Départ à 10h00 pour aller retrouver la plus haute montagne de la région: l'Ausangate!

Nous partons en minivan pour un petit voyage de 3 h. Je me sens très chanceuse. Je sais que tous les élèments s'alignent pour que je puisse revoir cette montagne merveilleuse.

Sur la route, on finit par l'apercevoir au loin.

C'est magique! Le cœur vient de se connecter. C'est comme l'approche d'un rdv amoureux.

Sur l'horizon se dessinent quelques têtes enneigées (cordillère Vilcanota) des Andes et à droite, une se dresse particulièrement, c'est l'Ausangate: 6384m.

Apu veut dire " Esprit de la montagne".

Les habitants des Andes, ici au Pérou, les Queshuas, sont en relation intime avec certains sommets de montagne. Ils sont connectés avec eux sur différents plans de réalité. Occidentaux, nous dirons qu'ils "croient" que la montagne est un esprit. Pour les Andins, c'est une réalité. Et quelques élus, les Altomisayocs peuvent réellement communiquer avec l'Apu qui parfois peut prendre une forme humaine.

Malheureusement ces élus se font très rares. Certains locaux disent qu'ils auraient disparus dû au contact avec le monde "moderne". C'est pourquoi il reste important de réaliser que sur ces lieux purs de la nature, nous nous sentions invités et et non en "conquista".

Nous arrivons à destination à Pacchanta dans une maison familiale au pied du sommet à 4200m. Nous sentons un peu de pression dans la tête. Nous buvons beaucoup de mate de coca.

La famille qui nous accueille est incroyablement gentille. Mes filles sont vite attirées par un petit lama domestiqué. Elle s'appelle Chaska comme ma plus grande fille:)

Notre hôte Lucia et sa maman tissent la laine en se jetant une pelote d'une à l'autre.

La vie est tranquille et la présence d'Ausangate impose le respect dans toutes choses.

Les entrailles de la terre nous régalent avec ses eaux chaudes. Parfois la Nature nous prend par tous les sens pour nous rappeler à sa perfection et à sa vibrance. La vie explose par tous les pores! Qu'il est délicieux de sentir le contraste entre l'air frais qui caresse le visage et la chaleur de l'eau qui détend tout le corps fatigué du voyage. Et les yeux se délectent de la vue spectaculaire d'Ausangate.

Nous nous baignons jusqu'à ce que les doigts soient bien fripés.

Le soleil se couche sur Ausangate l'habillant de costumes de roi de feu.

Détendues, nous allons nous couchées au fond de couches de couverture. Il fait quelques degrés en dessous de la zone de confort la nuit.

Chaska me dit: " Maman, je voulais être dépaysée. C'est réussi! Et même plus "