Clarté et silence
- Carole Galand
- 4 août
- 2 min de lecture
Le lendemain je me réveille avec le soleil. Je fais quelques exercices de respiration. Je me rends compte que je ne peux absorber autant d'air que d'habitude avec l'altitude. Nous sommes à 4200 m. Tout le monde semble avoir bien dormi.
Le petit déjeuner englouti on se prépare pour le départ de notre montée à cheval qui longera les 7 lacs au pied de la montagne. Pendant que les chevaux se font équipés, nous nous asseyons à côté de l'épouse d'Eusébio qui tisse la laine sur son métier. Elle confectionne un pancho.
Les chevaux prêts, nous montons chacun le nôtre. Notre ascension démarre en file indienne vers l'Apu (esprit de la montagne). Chacun est concentré et noue une relation avec le cheval.
L'ascension est spectaculaire. Sur notre gauche se dresse un autre sommet majestueux couvert de neige: Cayangate (6110 m). C'est la "femme" d'Ausangate d'après les sources locales.
Nous arrivons au premier lac après 1h30m de montée. Nous descendons maintenant des chevaux. Nous continuons à pied pour longer les différents lacs appellés ici des "lagunas". Le ciel est d'un bleu pur et les lacs font écho à cette pureté. Nous approchons de mes deux petites "lagunes" préférées: "l'Otorongo" (jaguar) femelle et "l'Otorongo" mâle. C'est dans l'Otorongo femelle que nous sommes invités à déposer nos voeux en jetant une pierre dans l'eau ou à faire une offrande de gratitude en déposant quelques feuilles de coca. C'est ici que quelques années auparavant mon père s'était guéri d'une maladie qui durait. Je note cette année que le fond de l'eau est parsemé de petites pierres. Puisse cette eau avoir guéri autant d'âmes.
Le lac Otorongo mâle est impressionnant de clarté et de profondeur. Une visite en plongée d'un biologiste à prouvé sa profondeur de 200m! Eusébio raconte que s'y niche une sirène, une femme que la plupart craint. Peut-être que c'est pour le mieux. Ainsi le lieu est protégé...
Nous faisons une révérence officielle à l'Apu Ausangate et une photo de famille.
Sa présence et son silence majestueux ne peut que nous renvoyer à notre humilité.
Nous reprenons les chevaux.
Chacun quitte ce temple le sourire aux lèvres et dans un état de méditation.
Merci Ausangate!
Au retour, me vient une chanson pour l'Apu Cayangate. Je lui envoie un grand merci aussi. A côté de mon cheval un vent tourbillonnant se lève et fait tournoyer des tas de petites semences blanches comme des paillettes. Je salue le message.
A bientôt ! Yusulpayki! ( Merci)





















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