Chontachaca

Dimanche 22 juillet:

Ce matin Gloria m'a donné quelques plantes à planter sur mon terrain.

Je monte aussitôt vers la cabane avec ces petits êtres sous le bras.

Je plante:

• Copoasu, un arbre de petite taille qui donne des fruits de l'équivalent du chocolat.

• Guyabana, un arbre donnant des fruits délicieux qui attire toute sorte d'oiseaux.

• Un avocatier.

Après le déjeuner, nous partons faire la visite de Chontachaca. Quand les filles avaient 4 et 6 ans, tous les jours pendant quelques mois, nous faisions ce chemin pour aller à l'école en passant la tyrolienne.

Nous avons entendu que le village a bien changé. La population s'est agrandie.

Gloria est avec nous. Elle retourne chez elle pour l'après-midi.

Depuis que la route est goudronnée, la jungle reçoit plus de visiteurs. Tous ne sont pas encore respectueux de l'environnement. Beaucoup jettent leurs détritus depuis la fenêtre de leur véhicule. On ne voyait pas ça avant. Pas à pas, on finit par remplir un sac de 100l de plastiques en tout genre :(

A l'entrée du village se trouve l'école. Il n'y a plus d'élèves depuis quelques années. Il faut 7 enfants pour réouvrir l'école. Les filles étaient dans une classe de 6 de différents âges. J'avais installé dans un coin de la classe un petit espace de jeu pour Luna qui était trop petite. Elle en garde un bon souvenir. Elle se sentait privilégiée de pouvoir jouer pendant que les autres enfants étaient assis à table.

En revoyant les lieux, les souvenirs remontent.

La vie est faite de boîtes de surprises qui nous nourissent. Certaines boîtes restent ouvertes et partagent encore leur parfum.

Une amie Catalina lors d'un festival national d'expression artistique, a invité des artistes de toute l'Amérique du Sud pour peindre les maisons de Chontachaca. L'école n'y a pas échappé.

Nous traversons la route principale comme on traverse une allée de musée. Les façades colorées parlent de la jungle.

Gloria nous invite à boire un verre chez elle. Une nouvelle maison de 2 étages a poussé à côté de son ancienne cabane en bois. Nous la félicitons de ce renouveau et sommes très contentes pour elle. Le bâti est fait. Resteront à installer les portes et fenêtres. Ce n'est pas en cuisinant pour le tourisme ou en s'étant occupée de ses 6 enfants qu'elle a pu en arriver là mais en vendant un peu de terre de culture.

Un attrait s'est développé pour la jungle depuis la pandémie.

Elle nous donne des nouvelles du village.

En repartant pour la Réserve, il se met à pleuvoir un peu.

Les filles attrapent de grandes feuilles appelées "oreilles d'éléphant" pour se couvrir la tête.

En rentrant, j'aide Gloria à préparer le repas du soir. Deux familles de touristes arrivent ce soir. On sort la nappe, on enrobe les couverts de serviettes..service spécial!

Les familles arrivent sous la pluie et dans le noir. Les enfants et adolescents sont un peu éberlués. Ce sont deux familles danoises. Le papa de l'une d'elles était le premier biologiste de la Réserve qui nous a permis de commencer le projet de reforestation. Il est Péruvien marié à une Danoise. On se reconnaît après tant d'années. Nous mangeons pour le premier soir chacun à notre table. Les filles et les ados (3) se rejoindront pour jouer aux cartes à la chandelle. Leurs échanges sont un mélange de danois, espagnol et anglais.

Les ados viendront dormir dans le dortoir. Ce soir, on se sent moins seules dans le grand dortoir.